« On verra demain » … « je verrai cela plus tard » …  « j’ai encore le temps »… « j’ai mieux à faire avant » … « pourquoi faire aujourd’hui ce que je pourrais faire demain »… Des expressions que nous utilisons chaque jour et qui nous amènent à différer des actions qui auraient mieux fait d’être réalisées à la date prévue.

La tendance à remettre au lendemain s’appelle la procrastination. Ce mot vient du latin pro « pour » et cras « demain ». D’après l’économiste Piers Steel, la procrastination est « le fait de retarder volontairement une action qu’on a l’intention de réaliser, en dépit des conséquences négatives que l’on peut attendre de ce report ».

Nous parlons bien ici d’un état particulier qui va au-delà d’un simple report occasionnel.

Les imprévus journaliers nous obligent à modifier en permanence notre emploi du temps. Nous sommes alors parfois dans l’obligation de reporter des tâches qui étaient prévues afin de gérer au mieux les évènements. Il s’agit là d’un mode d’organisation et non de procrastination.

Au contraire celui qui procrastine va remettre au lendemain volontairement sans même qu’un événement extérieur l’y ait amené.

D’après un article paru dans « Cerveau et Psycho » du mois d’Avril 2009 40{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} des gens perdent de l’argent pour ne pas avoir rempli à temps des obligations comme régler ses factures par exemple. Pire, la procrastination vous expose à des problèmes de santé (repousser un rendez-vous chez le médecin …).

Celui qui procrastine est souvent la cible des critiques du genre : « il a un poil dans la main » ou « il ne sait pas s’organiser ».

Pour remédier à la procrastination plusieurs psychologues proposent de se fixer des objectifs clairs et précis. Un objectif flou est voué à l’échec. Par exemple : dire que je vais me remettre en forme ne signifie pas grand chose, alors que dire  je vais faire du sport demain de 10h à 11 heures permet de prendre un rendez-vous avec soi-même et de passer à l’action.

Au delà de techniques et d’outils de gestion du temps, il est important de comprendre que la procrastination est souvent liée à des peurs. Peur du jugement, peur de l’échec ou même de la réussite,  peur de l’inconnu…

D’après Sylvaine Pascual «le problème de gestion du temps est la conséquence de la procrastination, pas sa cause ».

Pour ma part, j’ajouterais que la procrastination comme la gestion du temps posent la question de la prise de conscience. Optimiser son organisation ou vaincre la procrastination nécessite un travail sur soi.  Cela passe par une analyse de son organisation personnelle, de son rapport au temps et aux évènements.