Entretien avec Alexandrine BESSONNEAU par Frédéric LESAULNIER
Alexandrine BESSONNEAU est DRH chez Vital Concept, une entreprise bretonne qui distribue des produits du secteur agricole.
Alexandrine a une expérience professionnelle très variée : club Med, industrie textile, centre d’appel.
Elle est également Présidente du groupe ANDRH des Côtes d’Armor.
Le poste qu’elle occupe répond de façon positive à ses motivations: elle travaille pour une entreprise dynamique, innovante et dispose d’une bonne autonomie dans la gestion de son travail. Elle qui possède des racines bretonnes est heureuse d’être proche de sa famille et d’habiter une région agréable à vivre.
Alexandrine, qu’est ce qui caractérise une jeune DRH ?
Je crois que c’est la recherche de sens. Donner un sens à sa vie, donner un sens à son travail. Les personnes de ma génération ont besoin de savoir pourquoi ils font les choses. Par exemple, ce n’est plus possible de dire « c’est comme ça et pas autrement ! ». Il faut prendre le temps d’expliquer. Cela change beaucoup la façon de manager les équipes. Je me rends compte que la crise conduit les gens à se replier sur eux-mêmes. Mon rôle c’est aussi de permettre à chacun d’exprimer des idées qui vont permettre de faire évoluer les modes d’organisation et les relations sociales.
Vous parlez de management, ça veut dire quoi quand on fait partie de la génération Y ?
Tout d’abord, j’ai envie de dire que le management c’est quelque chose que l’on n’apprend pas à l’école. Je rencontre beaucoup de jeunes qui ont un management à l’ancienne, très directif. Ils essaient de trouver leur propre style mais ont tendance à imiter les anciens. Ce n’est pas parce qu’on est jeune que l’on sait manager d’autres jeunes.
En ce qui me concerne, j’essaie de comprendre les gens avec qui je travaille et les situations auxquelles ils sont confrontés. C’est probablement très basique mais cela me permet de prendre mes décisions en ayant les bonnes informations. Ensuite, dans l’application, je prends du temps pour expliquer pourquoi on fait les choses. Ce qui est le plus compliqué c’est de trouver le bon équilibre entre les différentes approches : coopération, direction, participation et délégation.
Que vous apporte votre statut de Présidente d’un groupe de l’ANDRH ?
L’ANDRH me permet de connaître les acteurs de la vie économique locale. Cela me permet aussi de rester en contact avec les nouvelles tendances et les nouveaux comportements dans le monde professionnel. D’une façon générale, je crois que les Responsables des Ressources Humaines ont plutôt une vision progressiste de leur métier et de l’entreprise mais que la mise en œuvre des changements reste difficile. Et puis, le quotidien vous rappelle sans cesse à la réalité du terrain ! C’est aussi pour ça que j’aime ce métier.
Qu’avez-vous envie de dire en conclusion ?
J’ai envie de dire que les changements qui s’annoncent dans les habitudes et les comportements vont être très importants. Nous assistons à une vague sans précédent de départs en retraite et à l’arrivée de jeunes collaborateurs qui n’ont plus envie d’être traités comme leurs parents. Rester connecté, apprendre, travailler sur de nouveaux projets et trouver un équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle sont quelques-unes des motivations des personnes de ma génération. Il y a là un vrai challenge à prendre en compte pour les entreprises. Et nous, responsables RH et membres de l’ANDRH avons un rôle important à jouer pour influencer nos comités de direction.