Encensé par le Parlement Européen dés 2001 comme un outil efficace pour promouvoir la formation tout au long de la vie,  et voulu comme tel en France, le Compte Personnel de Formation est entré en vigueur le 1er janvier 2015.

Doit-on vraiment parler de ce nouveau dispositif ? Qu’a t-il de si différent qui contribuera  significativement à la résorption du chômage et à la sécurisation des parcours professionnels ?

4 mois après son lancement, retour critique sur les ambitions, les enjeux et la réalité du CPF.

compte personnel de formation cpf

Ambition et enjeux

L’objectif du CPF est, sur le long terme, de favoriser l’employabilité de tous, en centrant le dispositif de formation sur l’individu, et en permettant un  accompagnement des moins qualifiés dans l’accès à des formations qualifiantes ou certifiantes, dés le premier emploi et jusqu’à la retraite.

L’objectif est que chaque salarié puisse au cours de sa carrière progresser d’au moins un niveau de qualification ou obtenir une qualification dans le cadre d’une reconversion.

La réalité du CPF : comprendre le fonctionnement

Simplicité ! chaque salarié se constitue annuellement un capital temps lui permettant de suivre des formations indemnisées sur son temps de travail (avec accord de l’entreprise) ou en dehors (sans son accord), jusqu’à un plafond de 150h, avec abondement possible par l’entreprise (illimité).

La gestion  du CPF est désormais faite par un organisme extérieur aux entreprises qui n’en ont plus la charge (CDC : Caisse des Dépôts et Consignation et le site  www.moncompteformation.gouv.fr ), et un Service Public Régional de l’Orientation doit être mis en place pour proposer du conseil  en évolution professionnelle gratuit aux salariés.

Enfin, dans ses aspects financement, peu de différence d’avec son prédécesseur, le DIF : cofinancement des régions, des partenaires sociaux et de l’Etat.

La réalité du CPF : 4 mois après son lancement

Premier constat : alors que 30% des demandes des salariés portaient sur l’anglais en 2014, il s’est avéré que les cours de langue ne figuraient pas dans l’inventaire des formations financées dans le cadre du CPF.

Ceci au grand dam des salariés eux mêmes bien entendu mais aussi des organismes de formations de langues, dont certains ont vu leur chiffre d’affaires baisser de plus de 30% par rapport à l’année dernière.

Par ailleurs, même dans ce cadre nouveau censé simplifier les démarches, les salariés ne se ruent pas sur les formations déplorant manque de temps et d’informations sur les formations proposées ou les modes de financement.

On peut aussi s’étonner du manque de projection de l’état sur le temps de mise en œuvre de ce dispositif très lourd et sur son coût. Près de 30 millions de salariés doivent pouvoir retrouver immédiatement leurs droits à la formation, et financer des projets. Cela peut prendre, selon certains experts plus de 10 ans.

Enfin, 150 heures au tarif horaire proposé ne sont absolument pas suffisantes pour suivre une formation qualifiante. Le gouvernement a envisagé la situation et évoqué les possibilités d’abondement autres que celles de l’entreprise, mais qu’en sera t-il réellement ?

Tout change rien ne change ?

Si le CPF apporte de la nouveauté,  l’organisation de la formation continue reste très complexe : le CIF est maintenu pour les formations longues, le co -financement existe toujours, et les OPCA ont toujours un rôle prépondérant.

Lancé à grand bruit, et déjà objet de critiques,  le CPF n’est pas une usine à gaz mais plutôt un diesel dont on se dit qu’une petite génération de salariés va faire les frais de son démarrage très lent ; N’aurait-il mieux pas fallu chevaucher les systèmes pendant ce temps de chauffe ?

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