Les températures sont très élevées depuis quelques semaines, dehors mais aussi souvent dans les bureaux. Quelles sont les obligations des employeurs envers leurs salarié-e-s ?

Y-a-t-il une température maximale pour travailler ?

La législation ne donne aucune température maximale au-delà de laquelle on ne peut travailler. Toutefois le code du travail précise à son article L.4131-1 que si un-e salarié-e juge les conditions de travail dangereuses pour sa santé, il-elle peut exercer un droit de retrait.

L’employeur peut convenir ou non que la température justifie l’arrêt du travail par le-a salarié-e. À défaut d’accord, c’est le conseil des prud’hommes qui tranchera la question et dira si l’employé-e était dans son droit de s’arrêter. Il n’y a donc pas de limite claire. Comment trancher cette question ?

On peut se tourner vers l’INRS qui recommande que, pour les salarié-e-s travaillant en plein air, il convient de faire attention au-delà de 30° à l’ombre. Pour les salarié-e-s ayant un travail sédentaire, la température limite recommandée par l’organisme est de 33°C.

Il n’est pourtant pas nécessaire peine d’attendre de telles températures pour réagir, comme décrit ci-dessous !

L’obligation de sécurité à la charge de l’employeur

Une obligation générale de sécurité pèse sur l’employeur. Il doit dès lors mettre en œuvre des mesures de prévention pour éviter les risques sur la santé de ses salarié-e-s. C’est notamment le cas pour les salarié-e-s qui travaillent dehors.

Nous l’avons vu, il n’y a pas de définition de température limite dans le code du travail. L’INRS préconise de prendre des précautions particulières dès que la température ambiante est supérieure à 33° en intérieur ou 30° en extérieur.

Les conditions de travail doivent-elles être aménagés  ?

Cette obligation de sécurité peut aussi se traduire par un aménagement des horaires de travail. Cet aménagement peut consister à profiter des heures plus fraiches, notamment le matin. L’employeur peut aussi augmenter le rythme des pauses et fournir de l’eau pour que les salarié-e-s puissent se réhydrater. Des ventilateurs et des brumisateurs peuvent aussi être fournis pour se rafraichir. Pour les salarié-e-s travaillant en plein air, des aires de repos climatisées seront sûrement appréciées.

Les employeurs doivent aussi informer leurs salarié-e-s des risques liés à la chaleur comme l’importance de l’acclimatement, les coups de chaleur ainsi que des mesures de premiers secours.

Une plus grande tolérance sur le code vestimentaire pourrait également aider les salarié-e-s à mieux supporter la chaleur. Par exemple, les salarié-e-s qui ne travaillent pas en contact direct avec les clients de l’entreprise pourraient être exceptionnellement autorisés à venir travailler en bermuda, chose interdite dans un contexte plus normal.
Pour les salarié-e-s travaillant dehors, l’employeur peut également, dans le mesure du possible modifier les tâches pour limiter l’exposition directe au soleil des salarié-e-s. Si ce n’est pas le cas, des pauses plus longues peuvent être proposées.

Enfin, cette période peut être une bonne occasion de permettre aux salarié-e-s de tester le télétravail, de chez eux-elles : le télétravail à la plage est peut-être encore trop avant-gardiste !

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