Du bienfait des métaphores ou comment impliquer un changement, une transformation notoire dans les comportements avec une méthode vieille comme le monde puisque toutes les mythologies sont des médiateurs allégoriques très accessibles. En effet leur panthéon éclaire notre compréhension à l’aide de concepts métaphoriques directement perçus par notre inconscient, car leurs dieux ont des mœurs  humaines..

Etymologie : META = au-delà de… PHORE = Porter

Porter au-delà implique une notion de changement.
La métaphore est une transposition avec une notion de changement. Elle appartient au langage symbolique employé pour une certaine forme d’enseignement au travers des siècles : les koans du Bouddhisme Zen, les paraboles de la Bible, les Haggadoth du Talmud de Babylone comme les allégories alchimiques et les contes sont des métaphores qui véhiculent des idées que nous comprenons paradoxalement bien mieux de cette façon indirecte, que si leurs sens nous étaient énoncés sans voile.

La métaphore est une suggestion indirecte. Elle peut concerner un aspect de nous-même dont nous n’accepterions pas de prendre conscience frontalement.

Les métaphores nous parlent par analogie et l’humour n’est pas exclu de ce langage. Prenons l’état amoureux par exemple :

Je suis aux anges.

Penser à elle me donne le vertige.

La rupture en appelle une autre :

Je me sens en chute libre.

Je suis au fond du trou.

Petite remarque : La notion symbolique de spatialité contenue dans ces métaphores indique que le bonheur est en haut, le malheur en bas.
Voici un exemple suivi du processus de l’intégration d’une métaphore :

Le directeur d’un département de pointe d’une entreprise est parfaitement conscient de son niveau de compétences, mais il est toujours en recherche de reconnaissance et de valorisation malgré tout. Curieusement ou pas si curieusement que cela, il subit  son directeur général presse citron qui en demande toujours plus sans contrepartie.

 

C’est le tonneau des Danaïdes de la mythologie grecque.

Après des efforts considérables pour remonter ces fichus tonneaux percés, son directeur général lui en demande encore plus cette fois là, en forçant la dose. Spontanément il lui répond : «  Je suis le jockey vedette de ce service et je peux changer d’écurie ! ».

Il venait d’adresser un avertissement métaphorique au DG. Il venait par la même occasion  de se montrer à lui-même qu’il était capable de se valoriser et de s’octroyer la reconnaissance dont il avait besoin pour poser un acte en toute conscience.

Du bienfait de la métaphore et de son double emploi.

L’intégration de la métaphore et son résultat, le changement face à une situation donnée, se déroule en trois étapes :

La construction de la métaphore par le consultant est proche de la situation du client mais elle décrit analogiquement quelque chose d’autre.

Comme l’histoire du client est camouflée, elle a un impact important et direct sur son inconscient.

Impact que sa conscience va réorganiser et lui rendre directement compréhensible. Cette restitution est porteuse de solutions suivies résolutions et d’accès à la situation désirée.

Il y a même une quatrième étape salvatrice qui suit la prise de conscience du message que notre jockey vient d’envoyer spontanément au DG : l’effet rétroactif de sa propre métaphore sur lui-même. Elle a opéré un court circuit dans son besoin symptomatique de valorisation et de reconnaissance de la part de l’autre.

Résultat : La métaphore étant imagée mais cependant claire et sans ambigüité , le DG temporise et cesse d’être un presse citron. Il accepte d’entendre notre jockey. Le stress diminuant, l’atmosphère même du bureau devient confortable. La nouvelle ambiance est propice à l’établissement de la situation désirée et il s’en suit, bien évidemment, une meilleure qualité du travail.

Il est plus que probable que si notre jockey avait employé le langage direct plutôt que l’allégorie, le DG et lui seraient entrés dans une escalade verbale dont personne ne serait sorti gagnant.

Pour conclure : Utiliser la métaphore comme le dessin projectif qui en est une des formes, au sein du travail en entreprise, est un outil très puissant qui met en route des constructions inconscientes d’associations annulant des comportements anciens et générant des ressources structurantes pour évoluer vers un nouveau comportement et par conséquent accéder à la situation désirée.
Voici une structure simple de la mise en place d’une métaphore et du processus qui permet d’accéder à la situation désirée:
1. Isomorphisme : du grec  isos  « même » et morphè « forme ». L’allégorie métamorphique est construite sur le canevas de la situation –problème. Bien évidemment d’autres modèles de construction existent et je vous renvoie aux ouvrages de l’école de Palo Alto, de Milton H Erickson, de Bandler et  Grinder entre autres.