Comment concilier l’exigence économique des entreprises, l’urgence écologique de la planète et les aspirations sociales de chacun ? Au confluent de ces trois préoccupations majeures se trouve le développement durable, terme issu de la nécessité de faire face à la raréfaction des ressources naturelles tout en tenant compte des croissances démographiques et économiques mondiales.

Nécessité fait loi

Les ressources énergétiques se raréfient, les humains sont de plus en plus nombreux à consommer ces ressources, l’activité due à l’urbanisation et l’industrialisation crée l’irréversible effet de serre et entraine déséquilibres géo-économiques et coûts sociaux : il faut donc bien s’organiser pour vivre en bonne intelligence et ménager besoins croissants et richesses limitées, autant dans la sphère privée que dans la sphère professionnelle. S’il n’apparaissait pas nécessaire voilà une soixantaine d’années d’établir des lois pour encadrer juridiquement nos comportements vis-à-vis de l’environnement, il s’avère aujourd’hui indispensable de repenser totalement notre système de consommation et d’activité. C’est là que la gestion des ressources humaines joue un rôle capital : celui de transformer l’entreprise productiviste en entreprise durable et responsable.

Faisant partie d’un système macroéconomique, les entreprises ont chacune la responsabilité de ce qu’elles produisent et dépensent écologiquement parlant, et de ce qu’elles représentent en tant que groupe social. Elles portent préjudice au développement durable lorsqu’elles gaspillent les énergies et participent à la disparité du corps social mais le servent lorsqu’elles tiennent comptent de leur impact sur l’environnement et intègrent dans leurs valeurs les principes même du développement durable, social et solidaire, en faisant de ces valeurs partagées avec l’ensemble de la communauté leur culture d’entreprise.

Des entreprises exemplaires

Outre des intérêts directs liés à l’économie de consommation, l’ « entreprise durable » se montre désormais exemplaire et cette valeur ajoutée lui donne un rayonnement perceptible du grand public : l’entreprise respectueuse du développement durable est éthique. Penser à long terme, privilégier le recrutement en interne plutôt que la précarisation de l’emploi, maintenir un personnel stable, valoriser l’humain, prendre en considération les impératifs écologiques et le bien-être social lui donnent une personnalité. Elle n’est plus qu’une ressource de revenus pour les salariés mais un moyen d’épanouissement personnel.

Dans ce sens, nombreuses sont les entreprises qui communiquent sur leur responsabilité sociale et environnementale. En 2008, le blog meilleures-entreprises.com relayait à ce sujet une étude du magazine Challenge sur les meilleures entreprises du CAC 40 en matière de développement durable. Pour effectuer un classement des 5 premières, le magazine avait comparé l’engagement environnemental, social et sociétal, et la gouvernance de celles-ci. Il apparaissait que le groupe L’Oréal prenait la deuxième place derrière le fabricant de puces électroniques STMicroelectronics, lui-même couronné d’un 5/5. Diversité des ressources humaines, hygiène et environnement étaient alors la préoccupation principale du service Recherche et Développement. Et elle continue de l’être, plus que jamais.

En effet, dans une interview donnée récemment au site developpementdurable.com, Francis Quinn, son directeur du développement durable, indique que « L’Oréal est exemplaire en termes de diversité dans sa politique de recrutement. », non seulement grâce aux « 60 nationalités représentées rien que pour les équipes de recherches », mais aussi à la parité qui fait que le numéro un mondial des cosmétiques compte 57{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} de femmes. Fiers d’être exemplaires dans ce domaine, le groupe déclare sur son site développement durable que « le développement durable est un facteur de croissance responsable et une source d’inspiration ».

Demain sera un autre jour… Meilleur

Toujours plus décidées à avancer dans ce domaine, les entreprises durables et responsables s’engagent. La commission européenne a en ce sens présenté en octobre 2011 une nouvelle stratégie en huit points sur la RSE. La mise en œuvre de ce programme est prévue pour la mi-2014.

De nécessaire, le développement durable est aujourd’hui devenu la ligne de conduite des entreprises responsables. La GRH est son système organisationnel et, au cœur de ce système vertueux, l’humain en est sa pierre angulaire.