Pénétrer l’autre par effraction lors des entretiens ou des procédures de recrutement, d’évaluation ou bien dans les relations courantes de travail, c’est le violer. Les violeurs ne se rendent pas compte de ce qu’ils font et les violés se laissent faire sans en être conscients.

Pourtant, il n’est pas rare que les candidats sortent d’une procédure de recrutement avec l’impression vague et désagréable que quelque chose de malsain s’est passé. Ils ne comprennent pas la validité des épreuves qu’ils ont subies, mais ils s’y résignent en se disant que leur interlocuteur est un expert en la matière et que lui sait ce qu’il fait.

Expert, à voir !

– La question est de savoir ce que vous candidat avez à vendre, à qui vous voulez le vendre, et comment vous allez pouvoir vous y prendre.

Quand à vous recruteur, vous devriez définir clairement la mission pour laquelle vous recrutez et les compétences objectives que vous estimez nécessaires pour réussir dans cette mission.

Ce que la personne a à vendre, ses compétences…

Vous candidat venez de prendre conscience avec soulagement qu’en réalité, vous n’êtes pas si anormal que cela, que le fait de ne pas savoir vous vendre n’est ni une tare, ni un handicap.

Votre problème n’est pas pour autant réglé, car un travail reste à faire pour définir de façon réaliste de ce que vous avez à vendre. L’usage veut maintenant que l’on nomme “compétences” l’ensemble des aptitudes qu’une personne peut mettre au service de la réalisation d’un travail. Et requises pour décider de quelque chose et l’accomplir.

Les compétences se composent de :

Connaissances scientifiques, techniques, méthodologiques, culturelles et autres. C’est le savoir.

Attitudes et comportements. C’est le savoir-être, l’ensemble des aptitudes à se tenir ou se comporter.

Motivations et mobilisations qui sont le vouloir être et le vouloir faire.

Expériences qui procurent le savoir-faire.

Donnons à ces compétences une abréviation facile à retenir : la “CAME”. Comment connaître cette “CAME” ?

Il existe toutes sortes d’approches et de techniques plus ou moins sophistiquées, pertinentes et compliquées.

A cette question complexe, trouvons des réponses simples. La simplicité demande courage, intelligence, bon sens, risques d’erreurs et risques de la rencontre ; elle n’est pas la facilité.

Depuis plus de 20 ans, je privilégie l’observation des événements vérifiables de la vie, des actes et des réalisations concrètes. L’auto-observation permet, lorsqu’elle est contrôlée par des tiers, de connaître sa “CAME” en analysant les actes et réalisations de son histoire.

On ne s’oriente bien que si l’on sait analyser les pas que l’on vient de faire.

Ca commence dès la jeunesse

A propos des jeunes en début de carrière, on objecte généralement : comment voulez-vous connaître les compétences d’un jeune en début de carrière, puisqu’il n’a pas d’expérience ?

Penser ainsi, c’est ignorer que la plupart des jeunes a accumulé suffisamment d’expériences sociales, dans les loisirs, dans la vie associative, dans ses activités parascolaires, stages, junior entreprises, bureau des élèves pour qui nous renseignent sur leurs compétences.

Le drame est celui des jeunes qui poursuivent des études théoriques sans faire aucune expérience concrète, stages ou jobs pour « gagner sa croûte » compléments indispensables des études théoriques. A l’inverse, les apprentissages et formations en alternance initient aux réalités de la vie active. Les grandes écoles d’ingénieurs, de commerce, les IUT et d’autres systèmes scolaires prévoient des stages et expériences sur le terrain, ce qui est excellent.

Par quel miracle le monde du travail s’intéresserait-il à des jeunes qui ne se sont jamais intéressés à lui ?

Les parents et éducateurs ont une responsabilité par rapport à cela. Ce travail concret devrait s’imposer comme un des remèdes à la marginalisation et au chômage des jeunes.

Toute expérience, si petite et si minime soit-elle mérite d’être analysée car elle est source d’enseignement avec ses échecs et ses réussites qui renseignent sur nos points faibles et points forts.

Cette conscience peut alimenter la dynamique et l’évolution d’un individu. Les parents, les éducateurs et les responsables d’orientation doivent développer l’aptitude des jeunes, à évaluer leurs capacités à partir de leurs expériences ; cela contribue à faire d’eux des hommes et des femmes responsables, donc capables de prendre leur vie en main et de risquer de nouvelles expériences.