Le Canada et, notamment la province du Québec, continue de séduire les Français, et notamment le jeune diplômé. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les derniers chiffres de demande  de visa PVT (Programme Vacances Travail, ouvert aux 18-35 ans) pour l’année 2012-2013 : en deux jours, l’ambassade du Canada a subi une véritable ruée en recevant près de 30000 dossiers pour seulement 6750 visas. L’année dernière, il avait fallu 12 jours pour écouler toutes les places.

Pourquoi s’expatrier ?

Les raisons de cet engouement sont multiples et ne doivent pas seulement s’expliquer par la crise économique qui secoue l’Europe et par l’apathie du marché du travail  français, surtout pour les jeunes diplômés.  Nombreux sont, en effet, les Français qui sont en recherche d’une société plus ouverte, plus dynamique, et plus confiante dans ses forces vives.  Et, il est vrai qu’en arrivant avec son visa en poche, il est souvent relativement plus simple de trouver un emploi dès la première entrevue, et ce sans, sans réseautage ou pistonnage. Ce n’est évidemment pas la même chose pour tous les secteurs (la communication et le marketing restant saturé, alors que l’internet reste très dynamique), mais dans l’ensemble, le marché du travail est beaucoup plus fluide à l’embauche. Mais aussi au licenciement (et parfois sans signes avants coureurs), ce qui peut poser parfois poser des problèmes en terme de visa, il ne faut pas l’oublier.  Idem pour les différences culturelles qui sont quand même présentes, notamment dans une certaine rivalité entre français et québécois : Les Québécois apprécient le fait que des Français viennent, car cela permet de défendre la langue française contre les assauts répétés de l’anglicisme, mais d’un autre côté, ces dernières années, nombreux sont ceux qui ont l’impression d’être envahis par les Français. D’où une certaine xénophobie latente chez certaines personnes.

Un marché de l’emploi qui reste dynamique

Intéressons-nous maintenant aux tendances offertes par le Canada, et surtout le Québec, pour le futur en termes de perspectives d’emploi. Pour cela, il suffit de consulter les chiffres et les études d’ « emploi canada » à l’horizon 2020 (dossiers Desjardins, Jobboom, et IMT). Ce qui est clair, c’est  que le Québec devra trouver des effectifs pour prêt de 1.5 million d’emplois. C’est la conséquence directe d’une économie qui reste relativement dynamique (25{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} des créations d’emplois) et qui va affronter un vaste nombre de départs à la retraite de « baby-boomers » (75{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} des créations d’emplois). De même, le Québec sera également en demande de main-d’œuvre qualifiée (avec une formation académique ou technique) pour le développement du projet Grand Nord, dédié à l’exploitation des richesses minières et géologiques. Déjà, des grands groupes français comme Vinci et EDF se positionnent. Le Québec aura aussi de grands chantiers d’infrastructures à gérer (ligne Montréal – Québec notamment), malgré des finances publiques en contraction. Et là encore, le besoin en mains-d’œuvre qualifiées (impliquant une formation technique) sera important.

Des besoins en emplois qualifiés

Côté métiers, l’audit et la comptabilité restent des secteurs en pleine demande de personnel francophone. Idem pour les ingénieurs spécialisés (et non généralistes), même si le processus de montée en poste au Québec implique de passer régulièrement des échelons (examens sanctionnés) et d’adhérer financièrement à l’ordre des Ingénieurs du Québec. Tous les métiers de la construction devraient continuer à être également porteurs (même si ce secteur est relativement plus fermé aux Français), comme par exemple les conducteurs de grue, qui sont en pénurie au Québec. Le secteur forestier devrait également continuer à embaucher, ainsi que, de nouveau, l’aérospatial (groupe Bombardier et sous-traitants).

En bref, le Québec aura de toute manière besoin de main-d’œuvre francophone issue de l’immigration pour maintenir sa productivité. La tendance actuelle de 10000 nouveaux français arrivant (période d’un an) devrait donc continuer à croître de 10{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} par an.