Lorsque j’étais consultant en reclassement, j’ai réalisé plusieurs dizaines de bilans de compétences. C’est un exercice que je trouve particulièrement exigeant et qui met autant de pression au consultant qu’au bénéficiaire.
Je rencontrais souvent des commerciaux qui venaient me voir pour changer de métier. Souvent, lors de notre premier entretien, ils me disaient : « Je ne veux plus être commercial, je veux aider les gens. » C’est ce que j’appelle le syndrome du commercial. Ils pensent qu’aider les gens, c’est simple !
Ensemble, nous démarrions alors un travail permettant de bien comprendre quels étaient leurs centres d’intérêt et leurs motivations. Dans mon approche, j’essaie de comprendre quel est l’environnement professionnel « idéal » du candidat. Plus que le métier, je suis convaincu que nous sommes plus efficaces lorsque notre environnement correspond parfaitement à notre personnalité. Par exemple, en ce qui me concerne, j’aime bien travailler sur de nouveaux projets en y mettant beaucoup d’énergie, je fais preuve de beaucoup de créativité. Par contre, mon défaut, c’est le manque de persévérance, lorsqu’un projet met du temps à émerger, je me lasse très vite. Je suis un starter et un développeur, pas vraiment un gestionnaire.
Ce travail sur les motivations et les centres d’intérêt associé à un travail sur son profil de personnalité est capital. Il permet de mieux se connaître, de savoir pourquoi nous sommes efficaces dans certaines circonstances et médiocres dans d’autres.
Donc, pour ces malheureux commerciaux, nous nous sommes rendu compte – plus d’une fois – que ce n’était pas leur métier qu’ils souhaitaient changer, mais bien la façon de le faire. Le métier de commercial est exigeant et je considère qu’il faut presque en avoir la vocation. Pressions sur les objectifs, négociations, succès, échecs, chiffre d’affaires … Alors, Mesdames, Messieurs, soyez confiants, il y a encore beaucoup d’entreprises et de directeurs commerciaux qui travaillent « normalement », dans le respect des individus.
J’ai été commercial pendant près de 15 ans dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique, plutôt bien loti donc en terme d’avantage et de salaire…
Et j’en ai eu assez d’être complice d’un affreux gaspillage. Vous n’imagineriez même pas les tonnes de produits encore vendables que j’ai envoyé à la benne suite à d’incessants changements de packaging, pour dégager un vilain concurrent ou juste pour arranger le stock d’un bon client. Et ça continue sans moi.
Pensant que l’herbe serait plus verte ( moins « greewashée tout au moins) et plus éthique dans un autre domaine d’activité, je me suis laissé séduire par les sirènes d’une Mutuelle.
Après tout, s’agissant de produits d’épargne et de retraite il ne s’agit que d’immatériel: pas de problème avec ma conscience, d’autant plus que l’éthique et l’honnêteté étaient érigeés en valeurs absolues de l’entreprise.
En fait cette entreprise ne recrutait pas des personnes mais les réseaux de ces personnes. Le temps d’épuiser « le gisement » (et le commercial) et après avoir fait rentrer suffisamment de capitaux, elle peut se passer de vous.
Là vous vous rendez compte que vous n’êtes plus le commercial mais bien le produit, et jetable en plus!
Quelle ironie!
Dieu que je ne suis pas d’accord avec cette conclusion.
Les entreprises recherchent de bon commerciaux, là dessus, aucun doute.
En revanche, aucune d’elle n’est capable aujourd’hui de valoriser son/ses commerciaux.
Si on prend en compte le ratio contraintes/gains, le métier de commercial est l’un des moins rentables qui existe actuellement dans les professions qualifiées.
Si autant de commerciaux deviennent dépressifs et veulent quitter la profession, ce n’est pas pour rien.
Et malheureusement, de nos jours, tous les patrons ont les dents trop longues, au risque de systématiquement étouffer les commerciaux qui leurs permettent de pérenniser leur entreprise.
Beaucoup oubli que sans leurs commerciaux (et bien souvent leur unique commercial) leur entreprise se retrouverait bien vite au bord de la faillite.
Je ne saurais dénombrer la quantité de commerciaux qui m’ont dit avoir eu un reclassement vers le bas de leur rémunération, sous prétexte de les « motiver » à chercher plus de business. Motiver un employé en lui retirant une partie de sa rémunération… d’un point de vue strictement managérial, on frise le 0 absolu, et malheureusement cette pratique se généralise aussi bien dans les petites TPE que dans les grandes PME.
Définitivement non, le métier de commercial n’est pas un métier valorisant et/ou valorisé, permettant de s’y épanouir.
Bonsoir Sébastien,
Je viens de lire votre commentaire et il me permet de confirmer que ce métier n’est plus fait pour moi.
J’ai passé un entretien cet après midi même et le discours prometteur m’a clairement permis de comprendre que le mensonge fait partie du quotidien de nombreux recruteurs qui vous font rêver en vous annonçant des salaires élevés.
Seuls des candidats novices risquent d’en faire les frais.
J’étais le seul à avoir un profil commercial. Les autres venaient d’horizons différents et pensent que leur situation quelque peu précaire va s’arranger.
Ils seront esclaves de leur travail.
.
Je suis bien d’accord avec votre conclusion
Le métier de commercial est un métier fantastique quand on le fait avec passion, avec envie et bien sûr dans un environnement sain et professionnel.
On caricature encore trop souvent ce métier
Aujourd’hui les bons commerciaux sont rares, beaucoup d’entreprises en recherche, et ce n’est certainement pas le moment de fuir ce métier si on a des atouts pour y réussir!