Autrement dit, au lieu de céder au cerveau archaïque qui pousse à fuir ou à combattre, nous
devons solliciter notre troisième cerveau, lui seul étant capable de réduire l’inhibition due à
l’amygdale.
3. COMMENT NE PLUS AVOIR PEUR ?
Pour donner la primauté à l‘intelligence sur l’instinct (c’est un minimum au fil des siècles…), la solution consiste à voir la montagne à déplacer non comme une masse homogène impossible à bouger, mais comme un tas de cailloux aisés à transporter. De fait, soit vous continuez à considérer votre reconversion telle une rupture fondamentale, ce qui obligatoirement provoque en vous une frayeur paralysante. Soit vous choisissez de la regarder comme un changement, non point suprême (on jette tout, on ne garde rien), mais évolutif, ce qui crée une volonté de cheminer plus avant. Ce mot « cheminer » est approprié puisqu’il conduit à pratiquer des petits pas et vous
entraine à aller loin et sûrement (du type : ménager sa « monture »). Ainsi, face à votre reconversion, plutôt que de vous épouvanter à l’idée de ce qu’elle peut représenter globalement, demandez-vous par quelle étape elle commence et visualisez-en les orientations.
Lorsque nous avons appris à sauter en parachute, les moniteurs ont axé leur leçon sur le pas à franchir à la portière avant l’ouverture du pépin et la réception au sol. Faites de même ! Votre reconversion débute par sortir du monde de la défense, ensuite par identifier une voie et la suivre, enfin par trouver un emploi. Et ainsi, chaque jour suffisant sa peine, vous serez à même d’enjamber tout obstacle et de
poursuivre votre trace tel le montagnard qui fait des pas d’autant plus petits que la pente est forte.
4. PLUS C’EST PETIT, MIEUX C’EST…
Nous venons de l’admettre, si l’enjeu est intimidant, la peur verrouille la créativité ; « qui voit tout en noir ne peut penser blanc ! » Dès lors, le moyen le plus simple pour recabler votre système nerveux et desceller le blocage qui enraye votre inventivité est de toujours faire « simple et continu ». Cette technique est le « kaizen ». En japonais, le mot signifie changement (kai) et bon (zen). Avant de l’introduire au pays du Soleil levant qui l’utilise encore, les Américains s’en sont servis pour booster les entreprises durant la 2ème guerre mondiale.
Cette technique incite chaque employé d’une chaîne de production à analyser à son niveau ce qui pourrait améliorer l’ensemble du processus général. Ainsi, au lieu de concevoir une transformation radicale sans garantie de réussite, l‘alternative consiste à se fixer des objectifs modestes et graduels. En se concentrant sur de légers efforts plutôt qu’à s’engager dans de lourds travaux, le bouleversement envisagé est davantage couronné de succès.
Appliqués à la reconversion, ces petits pas progressifs et constants reviennent non à clamer « Je veux un travail » mais à se poser inlassablement (à soi-même, à sa famille, à ses amis…) « Quel petit pas, si insignifiant soit-il, pourrais-je faire pour avancer ? ».
Le kaizen est salutaire, d’abord parce qu’il réduit la vision du challenge donc l’impact des tracas, ensuite parce qu’il vaut mieux marcher dans la bonne direction que de courir dans la mauvaise. En plus, il apprend la patience, ce qui est la meilleure maitrise du temps qui soit ; d’autant qu’en reconversion, il en faille une bonne dose !
5. TOUS EN AVANT…
En conclusion, pensez avec votre cerveau, ne laissez pas votre cerveau penser à votre place, au lieu du pire imaginez le meilleur, bannissez les prises de tête stériles et négatives (au « Pourquoi je n’y arrive pas », préférez « Comment puis-je y arriver ? », au « Pourquoi suis-je nul » le « Qu’estce que j’aime en moi ? », etc.)
Soyez convaincus aussi que ce sont les petites questions qui font les grandes réponses et dites-vous qu’il n’y a que le premier pas qui compte. D’ailleurs, il n’y a jamais de premier petits pas, il n’y a que des petits pas partout. C’est à vous d’en faire à chaque fois un premier à relier à un autre, et ainsi de suite… « Même un voyage de mille kilomètres commence par un premier pas. » écrivait Lao Tseu.
Enfin, n’oubliez pas de vous tenir à un credo personnel optimiste et enthousiaste, hardi et humble. Ne vous trompez pas d’objectif : la reconversion part de vous et y revient. Autrement dit l’emploi n’est pas le but ; la seule fin qui vaille c’est vous-même.
Raison supplémentaire pour apprécier, aux grandes enjambées qui essoufflent, les petits pas tranquilles qui reposent et permettent d’atteindre les cimes. Alors, à votre tour, « la défaillance exclue », de chanter en chœur à pleins poumons:
Nous nous en allons par les chemins. /Le cœur léger avec un sourire, /Les yeux fixés sur l’horizon…/…
Nous sommes ici taillés d’un bloc. /Tous en avant…
Quant à moi, au nom d’implic’action, il me reste à conclure par ces « petits » mots qui en disent long sur notre Association :
« Restons unis et la victoire est sûre. » Trois-Quatre !
Maman en pleine reconversion, et parfois paniquée par la montagne devant elle, votre article m’a particulièrement intéressée. Je me suis permise d’en reprendre quelques extraits sur mon blog, en vous citant naturellement. j’espère que vous n’en prendrez pas ombrage. Votre vision des choses me plait beaucoup et correspond bien à l’esprit que je souhaite transmettre sur mon blog.