Créer son propre job, ou compléter ses revenus en se mettant à son compte : pourquoi pas ?

Compte tenu de l’incertitude liée au statut d’auto entrepreneur, il est possible que vous choisissiez une alternative à l’auto entreprise.

Elles sont au nombre de trois :

  • la Coopérative d’Activités et d’Emploi ou CAE,
  • le portage salarial,
  • et le statut d’indépendant.

Les Coopérative d’Activités et d’Emploi

Une CAE sert le même objectif que l’auto-entrepreneuriat pour un créateur d’activité : tester la viabilité d’un projet ou d’un concept en toute sécurité.

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Son originalité est que le créateur aura un statut d’entrepreneur salarié au sein de la CAE (organisée sous forme de SCOP) qui lui permet de percevoir un salaire avec tous les avantages du salarié classique (couverture sociale, retraite, pôle emploi etc..).

Vous avez un projet et la CAE l’a accepté ? Dés que vous aurez négocié puis achevé une première mission ou vendu un premier produit, vous émettrez une facture au nom de la CAE. Et en fonction du CA généré par votre activité, vous percevrez un salaire duquel sera déduit les honoraires de la CAE (10{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} du CA en général) ainsi que les cotisations sociales patronales et salariales. En effet, vous serez rémunéré en fonction du CA prévisionnel et de la trésorerie de votre activité…L’activité allant croissant, il arrive que les premiers bulletins de salaire soient à temps partiel, voire très partiel, avec une rémunération horaire équivalente au SMIC.

La CAE propose donc un accompagnement mais aussi des formations individuelles ou collectives. Surtout, en échange de 10{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} du CA HT de votre structure, elle prend en charge la totalité des formalités administratives et la gestion courante de votre activité (facturation, déclarations, etc..).

Les avantages de la CAE en comparaison de l’auto entreprise sont donc assez évidents : en tant que créateur vous ne serez jamais seul et aurez toujours la possibilité de vous faire conseiller et accompagner, et d’échanger avec d’autres créateurs. Par ailleurs, vous avez tous les avantages sociaux du salarié, tout en étant à la tête de votre propre activité.

Financièrement, on estime que vous percevez un salaire net correspondant à environ 45{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} à 55{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} de votre chiffre d’affaire, selon si vous avez plus ou moins de TVA, de frais fixes, d’achats de matières premières etc…

Attention, tout n’est pas rose au pays des CAE : vous êtes quand même chargé du développement de votre structure, car si vous ne facturez rien, si vous n’avez donc pas de client, vous n’aurez pas de salaire ! L’incertitude est donc la même que pour l’auto entreprise, mais elle est tempérée par l’accompagnement dont vous bénéficiez dans cette structure.

Le travailleur indépendant

Crédit  Vincent Rif

Crédit Vincent Rif

Dans ce cas, vous créez votre entreprise individuelle et adoptez le statut de travailleur non salarié (TNS). Vos cotisations obligatoires se montent à environ 30{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} de votre chiffre d’affaire (Urssaf, Assurance maladie, retraite et impôts), mais vous aurez des cotisations additionnelles à verser pour être couvert à minima (chômage, retraite complémentaire, prévoyance ou mutuelle).

Les avantages du travailleur indépendant sont les mêmes que ceux de l’auto entreprise : liberté, rythme choisi, contraintes limitées à celles du client. Mais ses inconvénients sont assez lourds au regard de ses avantages : accepter une incertitude stressante au plan commercial d’autant que vous devez, de manière régulière, payer vos charges fixes (cotisations…). Vous devez en outre assurer vous-même la gestion courante de votre structure et payer un comptable ou adhérer un centre de gestion.

Il n’est ainsi pas facile, en tant que travailleur indépendant, de se consacrer à 100{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} au développement de son activité, ni de trouver le temps de structurer son réseau ou de chercher le partage d’expérience avec d’autres créateurs.

Le portage salarial

Selon l’article L1251-64 du code de travail, le portage salarial est « un ensemble de relations contractuelles organisées entre une entreprise de portage, une personne portée et des entreprises clientes comportant pour la personne portée le régime du salariat et la rémunération de sa prestation chez le client par l’entreprise de portage ».

Comme dans une CAE, vous êtes donc salarié d’une structure et rémunéré en proportion du chiffre d’affaires réalisé. Il n’y a de charges et de salaire que s’il y a chiffre d’affaires. La plupart des entreprises de portage salarial ont développé un accompagnement assez poussé, un suivi et une mise en réseau des salariés qui les sortent donc de leur solitude de créateur.

Les salariés dans le portage salarial exercent souvent des professions intellectuelles (Audit, conseil, expertise, formation), mais on y trouve aussi des commerciaux ou prestataires techniques. C’est principalement du B to B, au contraire des CAE qui peuvent aussi accepter des activités en B to C car elles sont généralistes (les activités d’art et d’artisanat d’art, et les services aux particuliers sont donc aussi concernés).

Pourquoi choisir le portage salarial ?

Là aussi, pour tester un projet avant de se créer, pour alléger son quotidien des formalités administratives et ne se consacrer qu’à son développement. Egalement car le créateur a un statut de salarié avec tous ses avantages inhérents. Les sociétés de portage salarial permettent en général à leurs salariés d’utiliser leur numéro d’agrément de formation, ce qui facilite le développement d’activités dans ce secteur.

Mêmes réserves quant au portage salarial : c’est à vous de développer votre activité, et le salaire ne sera versé que si vous avez facturé.

Alors, comment choisir entre la CAE, le portage salarial et le statut de travailleur indépendant ?

Dans un premier temps, établissez votre prévisionnel de chiffre d’affaires, et évaluez la saisonnalité de votre activité : si vous êtes certain de décrocher des clients dés le premier jour et que cela sera très régulier, le statut de travailleur indépendant peut être envisagé. De même si vous passez un certain cap d’activité (en l’occurrence au-delà de 100 000€ de CA annuels, mais c’est déjà au-delà de l’auto entreprise).

Vous souhaitez être soutenu, accompagné, et ne pas avoir à gérer trop de paperasse ? Optez pour le portage ou la CAE. Si vous êtes en B to B, la décision d’être salarié en portage ou en CAE se fera peut-être plus pour des considérations idéologiques. Si vous êtes en B to C, pas de doute, rejoignez une CAE.

Au plan financier, le travailleur indépendant peut récupérer environ 60{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} de son chiffre d’affaires pour lui, contre environ 50{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} pour les deux autres solutions…mais comme on l’a vu plus tôt : au prix de l’isolement (souvent), et de la charge de l’administratif, de la gestion et de la comptabilité.