La « durée de vie » d’une antenne de reclassement est prévue par le Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE). Une antenne est active plusieurs mois, voire plusieurs années si les licenciements ont été étalés dans le temps.

Côté Chef de Projet :

Lorsque la date de clôture se rapproche, le chef de projet doit veiller à maintenir la qualité des services. Les besoins restent aussi importants qu’au tout début de l’antenne. En effet, les personnes qui restent à accompagner sont celles qui ont le plus de difficultés à faire aboutir leur projet :

– attente d’informations complémentaires dans le cadre d’une création d’activité

– employabilité plus faible au regard des habitudes du monde du travail : handicap, « seniorité »…

Le Chef de Projet doit garantir à son équipe que les moyens mis à sa disposition restent inchangés.

Côté Consultants

Lorsque les antennes de reclassement durent longtemps – 24 mois par exemple –, les consultants peuvent être affectés par une sorte de démotivation. Elle s’explique par le fait que les personnes qu’ils accompagnent n’ont toujours pas trouvé de solution.  C’est humain. Imaginez que vous rencontrez une personne chaque semaine pendant 2 ans et qu’aucune solution n’a été trouvée, il y a là de quoi démotiver n’importe qui ! C’est pourquoi, en tant que chef de projet, je préconise plusieurs choses :

– augmenter le rythme des ateliers collectifs afin de maintenir le dynamisme collectif

– partager les problématiques « difficiles » entre plusieurs consultants de façon à avoir d’autres analyses de la situation

– mettre en place des plages d’échanges de pratiques et d’expériences.

Côté Institutions Représentantes du Personnel (IRP)

Elles aussi peuvent être affectées par la même démotivation rencontrée chez les acteurs du Plan Social.

La négociation d’un plan social est particulièrement difficile. Les salariés souhaitent bénéficier du meilleur dispositif de reclassement (formations, indemnités, durée d’accompagnement) et ce sont les IRP qui doivent se charger des négociations.

Certains représentants d’IRP ont un vrai savoir-faire de négociateur ; pour d’autres, la négociation représente un réel effort.

J’ai souvent rencontré des IRP qui, en fin de Plan Social, ressentait une grande fatigue morale et physique. Ils m’ont confié avoir simplement envie de passer à autre chose.

Côté Entreprise

Le Responsable des Ressources Humaines est traditionnellement le pilote du PSE.

Son rôle est de s’assurer que les négociations vont aboutir de façon équilibrée puis de faire le suivi du Plan Social. A ce titre, il anime, chaque semaine puis chaque mois, la commission de suivi. Il est le garant du respect des engagements qui ont été pris par l’entreprise et qui ont été validés par la Direction du Travail.

C’est auprès de lui que reporte le Chef de Projet du cabinet prestataire.

Pour la petite histoire, il l est parfois directement touché par un licenciement et doit quitter l’entreprise à la fin du Plan Social.

Côté Service Public de l’emploi

C’est aussi le moment où l’on « fait les comptes ». Le service public de l’emploi, représenté par la Direction du Travail, et Pôle Emploi doivent être tenus informés du bilan des actions et des résultats obtenus par le cabinet prestataire. C’est à l’occasion de la commission de suivi que les données chiffrées sont présentées par le cabinet prestataire. C’est aussi pendant la commission de suivi que le fameux pourcentage de reclassement est validé. C’est notamment la Direction du Travail qui garantit la bonne application des dispositions du PSE par l’entreprise et le cabinet prestataire.