De manière inattendue, l’ouvrier cuisinier fait une proposition d’achat. Parmi les 4 candidats à la reprise, c’est lui que Paul choisit. C’est un excellent ouvrier, il a rendu plein de services, les 2 familles se connaissent depuis longtemps… Difficile pour Paul de faire un autre choix. Et pourtant, oui et pourtant… des indices auraient pu alerter… Le comptable ainsi que la banque ne font pas confiance à Eric. Il va en 2 ans amener l’entreprise en faillite.
Quelles compétences ?
Diriger une nouvelle entreprise, c’est aussi savoir gérer les évolutions, ils changent trop vite la carte, ce qui fait fuir les habitués et n’attire pas de nouvelle clientèle. Une des compétences que n’a pas su acquérir ce couple, c’est la capacité de se remettre en question lorsque les premiers signes apparaissent, ils n’ont pas l’intelligence de se questionner sur leur façon de faire inadaptée, ils n’écoutent pas les conseils qui leur sont donnés, ils changent même de comptable quand celui-ci les alerte. Ils font l’autruche plutôt que de faire évoluer leur fonctionnement et d’accepter les aides proposées. Quel gâchis !
Conflit de loyauté-trahison
Comment expliquer cette erreur de jugement ? La motivation profonde de Paul et de son épouse, arrivés au terme de leur vie professionnelle, est sans conteste de perpétuer la lignée familiale. Ils se sentent redevables à leurs ancêtres d’avoir reçu un beau patrimoine qui a apporté la renommée, l’honneur et la reconnaissance sur la famille. L’important, c’est de transmettre à « un fils » génétique ou «symbolique » l’entreprise afin d’être loyal à la famille. Le choix ne pouvait être qu’affectif, ils en ont oublié de vérifier la compétence du repreneur. Faire un choix suppose une exploration des motivations profondes. Un choix inadéquat du point de vue de la simple logique peut être fait avec une totale conviction.
On voit alors comment le poids de la transmission héréditaire ou du code de valeurs d’une entreprise peut pénaliser la compétence, la nécessité de performance ou le projet lui-même.