Il était une fois, de vilains petits soldats qui n’acceptaient plus d’avancer sur la ligne de front sans rechigner. Pire encore, ils exigeaient de comprendre pourquoi on les dirigeait dans cette direction et souhaitaient garder le contact avec leur famille ! Du jamais vu …

Les états majors étaient perplexes, plus encore quand les sous officiers, en contact direct avec le terrain, revenaient dépités et à court d’arguments pour obtenir l’engagement des troupes.

Et si cette histoire n’était qu’un mythe, qu’une interprétation de la réalité ? …

Une génération confrontée à un nouveau monde du travail

En 2011, 23{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5} des actifs de 15 à 24 ans sont au chômage. Près des ¾ des embauches des moins de 25 ans s’effectuent en CDD, en intérim ou en contrats aidés.

La précarité, la peur du déclassement frappent de plein fouet cette génération. Pas très étonnant, qu’en retour elle ne soit pas dans une logique de confiance, face à l’entreprise qui lui demande de s’engager et de la croire sur paroles …

Une génération hétérogène

Les difficultés d’insertions des jeunes sur le marché du travail sont très différentes selon que l’on est diplômé ou non, sans parler des inégalités résultant de l’origine sociale, ou encore du lieu de résidence.

L’effet « papillon » du jeune collaborateur individualiste, sautant d’une opportunité à l’autre ne va concerner qu’une partie de cette génération, généralement diplômée de l’enseignement supérieur et disposant des bons codes sociaux. Pour les autres, la fidélité à l’entreprise sera de mise, même si elle n’est que contrainte …

Une reconnaissance de la valeur travail, oui, mais encore …

7 français sur 10, âgés de 18 à 29 ans, jugeaient en 2008 que le travail est une valeur très importante dans leur vie. Ce chiffre ne cesse de progresser depuis 1990.

Ce qui est nouveau, en revanche, c’est que cette jeune génération se reconnait dans un système de valeurs plurielles. Le travail, oui, mais pas que.

Une étude sociologique le démontre très bien[1] : la famille, les loisirs, le développement personnel, sont autant de valeurs reconnues au même titre que le travail, qui doivent coexister.

A la recherche d’un lien

Et si l’absence d’engagement de cette « génération », n’était qu’une réaction, qu’une adaptation face à un nouveau monde du travail ?

Dès lors, comment l’Entreprise va-t-elle pouvoir compter sur ses ressources humaines ? En renouant avec une fonction socialisante forte, reconnue, au service de valeurs clairement affirmées, engendrant le sens et l’engagement.

Et concrètement ça donne quoi ?…

La pluralité de valeur devra être reconnue par l’Entreprise et notamment l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle, la sécurisation des parcours professionnels renforcée, l’intégration de la diversité réellement mise en œuvre, l’innovation participative encouragée, …

C’est certainement à ce prix là, que la bataille de la compétitivité de nos Entreprises a des chances d’être gagnée.

 


[1] « Les générations entretiennent-elles un rapport différent au travail ? » D. MEDA et P. VENDRAMIN SociologieS Déc 2010 http://sociologies.revues.org/3349