Plus de 100 milliards d’euros : c’est le coût annuel de l’absentéisme des salariés pour les entreprises françaises. Ce chiffre tient compte à la fois des coûts directs et des coûts indirects : surcharge de travail pour les autres salariés, clients perdus, perte de compétitivité… Il existe pourtant des moyens pour limiter cet absentéisme. C’est ce que nous allons voir.
1. Mesurer l’absentéisme
C’est la première étape sans laquelle les étapes suivantes seraient vaines. Cette étape doit permettre de comprendre l’ampleur du phénomène au sein de l’entreprise. Il s’agit de chiffrer service par service cet absentéisme. Pour être pertinent, ce recensement doit tenir compte des variables telles que l’âge, le métier, la catégorie socio-professionnelle des salariés, la fréquence et la durée de l’absence, l’ancienneté dans l’entreprise, l’évolution dans le temps et, si c’est connu la cause (maladie, accident…).
Les chiffres bruts permettront de prendre conscience d’un phénomène qui est le plus souvent diffus et dont personne ne mesure réellement l’ampleur : les salariés ne sont pas tous absents en même temps et le sont pour des durées variables.
Cette mesure brute n’est toutefois pas suffisante. Il faut tenir compte des chiffres de l’absentéisme dans les entreprises du même secteur. Il est en effet intéressant de se comparer à des entreprises équivalentes pour voir si l’on fait mieux ou moins bien que ses concurrents. ainsi, il est possible de voir que, même si l’absentéisme est élevé, il l’est moins que dans des entreprises comparables.
Cela n’empêche bien sûr pas d’engager les mesures correctives pour faire baisser l’absentéisme, car dés qu’il y en a, il y a un coût.
2. Analyser les causes de l’absentéisme
Les causes de l’absentéisme sont de deux ordres. En premier lieu, elles ont pour origine l’environnement professionnel. Au premier rang des causes d’absentéisme figure le mauvais management. Le management défaillant engendre de la défiance et du stress pour les collaborateurs. Ces derniers cherchent alors tous les moyens pour réduire le stress. Être absent de l’entreprise est pour eux un moyen efficace de limiter ce stress et la mauvaise ambiance au bureau.
Seconde source d’absentéisme lié à l’entreprise : les conséquences des TMS – troubles musculo-squelettiques qui sont dus à de mauvaises positions de travail ou des équipements inadaptés aux salariés. Il s’agit de maladies professionnelles dont le volume augmente d’année en année. Enfin, les accidents du travail sont la troisième source d’absentéisme lié à l’entreprise.
Aux sources professionnelles d’absentéisme, il ne faut pas oublier les sources personnelles d’absence : maladies saisonnières du salarié telles que la grippe et de ses enfants dont il doit s’occuper.
S’il est difficile de limiter les causes de l’absentéisme fondé sur des causes personnelles, l’entreprise peut agir sur les causes en lien avec l’activité professionnelle de ses salariés.
3. Mettre en place un plan d’actions
L’action la plus évidente et celle dont les résultats seront les plus rapides à mettre en place est la révision des conditions de travail des collaborateurs. Des postes de travail plus ergonomiques permettent de réduire les troubles musculo-squelettiques et augmenter le confort des salariés. À cela, il faut ajouter la formation des salariés sur les bonnes postures pour que ces changements soient vraiment bénéfiques.
Des postes de travail mieux pensés ne suffisent en eux-même pas toujours. Revoir le management peut être impératif pour que les salariés n’aient plus autant de défiance vis-à-vis de leurs managers. Former les managers a pour but de leur donner les méthodes et les outils pour mieux comprendre les attentes de leurs équipes et de mieux faire passer leurs messages. Ce plan d’action peut être l’occasion pour le dirigeant de mettre en œuvre une nouvelle culture d’entreprise davantage bienveillante.
Il est également possible d’offrir la possibilité aux collaborateurs de l’entreprise d’expérimenter de nouvelles formes de travail comme le télétravail. Cette méthode de travail présente plusieurs avantages. Elle offre aux salariés volontaires davantage d’autonomie et de réduire le stress. Second avantage : elle est économique et relativement rapide à mettre en œuvre pour l’entreprise.
Enfin, les directions des ressources humaines sont en première ligne pour montrer aux collaborateurs les perspectives de carrières qu’offre leur entreprise. Le plan de formation de l’entreprise peut être un instrument pour valoriser les salariés de l’entreprise, notamment par le biais de formations qui offrent des perspectives de progression de carrière au sein de l’entreprise.
Ainsi, l’absentéisme au sein d’une entreprise n’est pas une fatalité pour peu que l’on prenne le temps de le mesurer de manière objective, qu’on en analyse correctement les causes et que l’on mette en place un plan d’action pertinent.
Merci pour l’article, sujet intéressant, après c’est toujours difficile à traiter quand on sort du point macro pour revenir sur l’humain
La solution : structure à l’horizontale. Cela fait 22 ans que je travaille dans une telle structure (elle existe depuis 1973) et, malgré l’absence de jour de carence, il n’y a pratiquement jamais d’arrêt maladie. Chacun se sent responsable de la structure et peut s’y épanouir