Une initiative suisse de 2005 montre que la mise en place de politiques d’accompagnement à la parentalité visant à accompagner les salariés dans une meilleure conciliation de leur vie personnelle avec leur vie professionnelle, montre que les avantages financiers sont supérieurs aux coûts engendrés par cette politique.

 conciliation vie privée professionnelle

La genèse du projet

A l’initiative de quatre entreprises présentes dans toute la Suisse – Migros, Novartis, La Poste Suisse et le Groupe Raiffeisen rapidement suivies dans leur démarche par Nestlé SA, l’EPF de Zurich, Victorinox et SRG SSR idée suisse – ont commandité à la société Prognos SA une étude sur «la rentabilité d’une politique favorable à la famille pour l’entreprise ».

L’objectif premier de cette étude – qui date donc de 2005 !!- est « de faire prendre conscience que les mesures favorables à la famille ne relèvent plus de l’aide sociale, mais qu’elles doivent être reconnues comme un élément central d’une politique des ressources humaines efficiente ».

Les résultats

Sans rentrer dans le détail de l’étude (à lire dans le rapport « Analyse coûts-bénéfices d’une politique d’entreprise favorable à la famille »), il faut en retenir que le retour sur investissement de mesures précises et identifiées visant à faciliter la conciliation vie personnelle vie professionnelle et ciblées sur les publics clés est de 8{c8c691660c1801e9fbd5490b08281288f3a5e81b02065e584db8b8aea2fc01a5}.

Ainsi, toute dépense effectuée par une entreprise en ce sens est rapidement amortie et même, dégage des bénéfices.  L’entreprise gagne aussi en flexibilité et motivation si elle ne prend pas ces mesures comme une contrainte et les intègre complètement à sa politique RH.

L’étude ayant été effectuée  de manière très prudente, c’est donc une réalité qui permet d’être très optimiste.

Conciliation : les actions qui peuvent être proposées, et dont il faut s’inspirer 

1- Mesures visant à permettre aux salariés avec enfants de réduire ou aménager leur temps de travail, en fonction de leurs besoins individuels, tout en gardant ces salariés sur des postes répondant à leurs compétences.

Ceci afin d’éviter que le temps partiel ne se transforme en chemin sans retour. Cela passe aussi par faciliter la prise de congés longs pour raisons. La possibilité de s’absenter en cas de situation exceptionnelle est ainsi particulièrement appréciée par les salariés qui savent qu’ils retrouveront leur poste.

2- Prise en compte des contraintes individuelles dans la gestion du temps de travail des salariés.

Ces mesures visent à adapter le temps de travail de chaque individu selon ses propres besoins. Le rapport en parle comme de la souveraineté du temps de travail. .Ce n’est pas pour autant la possibilité pour chaque salarié de gérer seul ses horaires, mais de les adapter à sa situation personnelle en adéquation avec les besoins de l’entreprise. Cela peut passer par le « Job sharing » : répartition d’un poste entre 2 ou plusieurs salariés dans le cadre de temps partiels, ou par la prise en compte des obligations individuelles dans l’établissement des plannings, par des horaires flexibles (arrivées-départs), par des compte –temps, ou l’annualisation des temps de travail, par la flexibilité des pauses ou la planification des vacances de manière flexible là encore.

3- Communication permanente avec tous les salariés quelque soient leurs horaires de travail.

Ceci afin d’éviter d’écarter les salariés aux horaires aménagés de la vie de l’entreprise et surtout des moments stratégiques en lien avec leur poste : choix des horaires de réunion les plus communes possibles, constitution d’équipes de travail d’équipe en fonction des emplois du temps de chaque salarié, tenant compte des contraintes de chacun, mise en place de processus permettant la permutation facilement en cas d’absence, d’un salarié par l’autre.

4- Rendre flexible le choix du lieu physique de son travail, afin de limiter au maximum les temps de trajets domicile-travail.

 Avec en particulier le renforcement ou l’encouragement du télétravail qui devra cependant être accompagné par l’entreprise pour aider le salarié à glisser vers ce mode de travail sans trop de difficultés et en les évaluant non plus en termes de temps de présence mais bien de réalisation d’objectifs

5- Mettre en place des primes complémentaires pour faire face aux dépenses supplémentaires (et donc stressantes) engendrées par l’arrivée d’un enfant.

Les solutions sont nombreuses : prime de naissance, allocation familiale facultative (aide au delà du minimum légal), prime à l’expérience (prise en compte des congés pour enfant dans l’ancienneté)

6- Aide à la garde des enfants

De la crèche interne, à des prestations de conseils sur les modes de garde, à la diffusion d’offres à jour, ou la participation aux frais de garde des enfants : tout est envisageable pour transformer cette charge financière en élément de motivation réelle pour les salariés.

7- Dispositifs de formation adaptés.

En d’autres termes, ne pas laisser de côté les salariés qui ne sont pas en poste à temps plein dans l’entreprise du plan de formation annuel. Et favoriser l’égalité des salariés devant la formation continue

8- Accompagnement des pères dans leur rôle

En effet, la conciliation vie personnelle et vie professionnelle ne concerne pas que les femmes. Il s’agit là d’inciter les pères à choisir les solutions également proposées aux femmes (ou d’autres plus ciblées), et ce, sans freiner leurs perspectives de carrière et de manière valorisante car innovante.

Le congé paternité, l’aménagement d’un temps partiel doivent être encouragés également pour les jeunes pères.

9- Mettre l’accent sur l’importance de la famille.

L’entreprise doit avoir conscience que ses salariés ne sont qu’une partie d’un tout, une famille, et doit donc les considérer également dans cette conciliation vie personnelle vie professionnelle. Mise en place d’une journée spéciale enfants au cours de laquelle ceux-ci viennent visiter l’entreprise et découvrir le métier et l’environnement professionnel de leurs parents, aménagement de places de parking pour les salariés avec familles (places prioritaires en dehors des heures classiques de début et fin de journée), etc…

Ces 9 types de mesures et leurs conséquences positives ouvrent un champs des possibles extraordinaire, vous ne trouvez pas ?